En 1996, le mouvement syndical mondial a introduit une journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. Cette journée souligne à l’échelle internationale, l’importance de promouvoir la prévention des accidents et maladies professionnelles.
En 2010, le gouvernement québécois a adopté la Loi proclamant le jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail qui est venue reconnaître officiellement cette journée, au Québec.
La situation s’améliore?
Lorsqu’on analyse la situation en fonction du taux moyen de l’unité, qui sert de base au calcul de la cotisation annuelle des employeurs, on pourrait croire que oui.
Le coût moyen de l’unité a diminué entre 2014 et 2017, année où il a atteint le plus bas taux enregistré depuis la création de la CSST en 1985, avec un taux de 1,77$ par 100$ de masse salariale assurable. Cette baisse du taux de l’unité est attribuable à une meilleure performance des organisations en matière de prévention, mais aussi grâce à une saine gestion des opérations liées au régime et aux bons rendements de placements effectués dans les années précédentes.
En effet, lorsqu’on pousse l’analyse un peu plus loin, on constate que la mortalité liée à des accidents de travail et des maladies professionnelles a, quant à elle, grandement augmentée pendant la même période.
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Morts |
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Années |
Taux moyen de l’unité | Accidents de travail | Maladies professionnelles |
Total |
| 2016 | 1,84 $ | 80 | 137 | 217 |
| 2015 | 1,94 $ | 69 | 127 | 196 |
| 2014 | 2,04 $ | 57 | 107 | 164 |
Encore aujourd’hui, on compte beaucoup trop de décès en milieu de travail qui auraient probablement pu être évités, par une meilleure prévention qui passe avant tout par la connaissance des risques présents dans les milieux de travail pour être en mesure de les éliminer et/ou les contrôler et pour ensuite permettre à l’employeur de fournir l’information et la formation aux travailleurs, en lien avec ces risques ainsi que les méthodes de travail sécuritaires. Et en plus, ce n’est pas une option pour les employeurs; il s’agit d’une obligation légale pour tous les employeurs, en plus d’exposer l’entreprise, ses dirigeants et ses gestionnaires à des poursuites pour négligence criminelle, dans le cas d’un accident grave et/ou mortel.
Pourquoi une journée de commémoration le 28 avril?
Pour toutes ces raisons et pour se souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans leur milieu de travail, plutôt que de « gagner leur vie ». Cette journée de commémoration devrait être l’occasion pour les entreprises de renouveler leur engagement envers la SST. On ne parle plus de simplement placer la SST comme étant une priorité dans une organisation, mais plutôt que la SST face partie des valeurs de l’organisation, de la culture d’entreprise, de son ADN. Ça va au-delà du respect des exigences règlementaires. Il s’agit d’intégrer la SST dans toutes les décisions, à tous les niveaux hiérarchiques et dans toutes les pratiques de l’organisation.
La SST c’est l’affaire de tous et il faut s’en souvenir, le 28 avril, ainsi que tous les autres jours de l’année.
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