Dans le but d’attirer et de fidéliser les meilleurs talents, les entreprises font preuve de plus en plus de créativité dans le développement des avantages et des systèmes de rémunération des employés. Dernièrement, il a beaucoup été question de vacances illimitées; vous avez probablement tous entendu parler de Netflix, Groupon ou GSoft offrant des vacances illimitées à leurs employés. Mais de quoi s’agit-il exactement et de quelle façon ce concept fonctionne-t-il réellement?
En vertu de ce type de politique, les employés n’ont plus de banque de congés annuels, mais peuvent prendre autant ou aussi peu de congés qu’ils le veulent, généralement après avoir obtenu l’approbation de leur patron (comme vous le feriez pour des vacances).
Les cyniques diront que les entreprises qui choisissent d’adopter cette façon de faire ont des motifs cachés, car certaines données montrent que les employés prennent moins de vacances en raison de cette politique. Cela dit, beaucoup d’entreprises le font pour faire preuve d’une plus grande flexibilité et pour alléger les coûts liés à l’administration et au suivi des banques de congés annuels.
La philosophie sous-jacente est la suivante : lorsque vous avez des employés dévoués qui ne comptent pas les heures qu’ils consacrent à la réussite et à la vision de l’entreprise, pourquoi compter les heures où ils ne sont pas au travail? Si les gens sont passionnés et font leur travail, quel gestionnaire refuserait une journée de congé supplémentaire pour permettre de profiter d’un long week-end, ou encore une semaine complète pour se vider la tête et revenir reposés et productifs? Aujourd’hui, dans la plupart des entreprises, les gens sont payés pour leur connaissances et non pour leur présentéisme. Si un employé est reposé et se sent créatif, il pourrait revenir avec la prochaine idée fabuleuse de l’entreprise. Alors pourquoi pas?
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Mettre en œuvre une politique de vacances illimitées au Québec
Bien que le concept puisse sembler attrayant pour les entreprises qui souhaitent réduire la paperasse, il est important de savoir que les vacances sont réglementées au Québec; la plupart des employeurs doivent s’assurer que leurs employés prennent un minimum de jours de vacances par année, en plus d’avoir à leur verser une indemnité lorsque l’emploi prend fin. L’idée de ne plus avoir à s’occuper de l’administration des vacances tient donc plus du rêve que de la réalité. Néanmoins, le temps consacré à l’administration peut être réduit de manière significative et le fait que les employés doivent prendre un nombre minimum de jours de vacances compense le risque qu’ils n’en prennent pas du tout.
De plus, nous sommes d’avis que cette politique fonctionne mieux auprès d’employés qui sont payés sur une base annuelle. Après tout, comme les heures de vacances au Québec sont techniquement des heures de travail, quel employeur voudrait payer des heures supplémentaires pour permettre à quelqu’un de faire tout son travail avant de partir pour sa sixième semaine de vacances?
La clé : la culture d'entreprise
Le principal obstacle est l’absence d’une culture d’entreprise capable de supporter cette approche. Si les employés sont surchargés, travaillent à la limite de leurs capacités et peuvent déjà à peine prendre des vacances, la mise en œuvre d’une politique de vacances illimitées suscitera un bon fou rire auprès de vos employés. En outre, si la performance est mesurée (formellement ou informellement) par la présence ou le « temps consacré », personne ne verra le moindre avantage à prendre un congé supplémentaire. Les employés qui profitent de cette politique seront considérés comme des travailleurs moins performants et paresseux qui ne sont pas vraiment engagés.
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Le ton doit être donné par la haute direction. Si les cadres travaillent sans arrêt, ne prennent jamais de journée de congé et signent les demandes de vacances en soupirant et roulant les yeux, le message compris sera : « Nous appliquons cette politique uniquement pour avoir l’air cool, mais nous préférons que vous soyez ici au travail ». Voilà pourquoi ces politiques peuvent faire en sorte que les employés prennent moins de vacances.
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Personnellement, alors que certains de nos clients envisagent la mise en place d’une politique de vacances illimitées, nous n’en avons pas encore vu en action. Cependant, certains gros joueurs, plus proches de nous, l’utilisent déjà depuis des années. Bien que nous trouvions le concept très intéressant, il ne convient pas à tous. Cela dit, pour les entreprises dont la culture repose sur la flexibilité et la confiance, ce type de politique pourrait s’aligner parfaitement aux autres politiques en place, telles que le télétravail et les horaires de travail flexibles, et constituer un complément intéressant.
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